le boycott des jo de pékin

Depuis quelques jours déjà, les médias du monde entier nous crachent cette actualité qui secoue en ce moment Lhassa, la capitale du Tibet.

La Chine y a durement réprimé une manifestation de moines tibétains, suite à un discours musclé du chef spirituel des bouddhistes tibétains, le dalaï-lama, exilé en Inde depuis 49 ans déjà.

Le sang a coulé : on parle même de plus de 80 morts. L'oppression chinoise n'avait pas engendré d'événements aussi violents depuis les événements tragiques de la place Tien An Men en 1989 (de nombreux étudiants y furent tués par l'armée), ce qui avait suscité un grand écoeurement et une vague de condamnations dans le monde. D'où l'appel au boycottage des Jeux olympiques de Pékin - prévus dans 142 jours -, un mouvement encouragé par certains pays européens.

Il est vrai que la première réaction est vive lorsque l'on se rend compte des violences qui ont secoué Lhassa le week-end. Et sous le coup de l'émotion, on pourrait bien évidemment songer au boycott. Mais, tout compte fait, cette idée serait loin d'être un choix lumineux. Au contraire, les Jeux de Pékin, il faut absolument y être afin de dénoncer cette injustice sur place, au moment même où la capitale chinoise sera le centre du monde !

Aujourd'hui, boycotter les Jeux de Pékin reviendrait à passer sous silence l'oppression du peuple tibétain et à ignorer la censure qui emprisonne le peuple chinois.

Il n'existe pas à l'heure actuelle de définition « figée » du boycott. Celle des dictionnaires ne correspondant pas tout tout à fait avec la définition qu'en donnent les médias, et les activistes eux-mêmes.
Dans sa forme la plus actuelle le boycott est une attitude libre, volontaire et idéologique de refus systématique de consommer les produits ou services d'une entreprise ou d'une nation. Le but étant d'obliger celles-ci à répondre à une demande précise.

Ses motivations :

- D'abord perçu comme un acte sincère de la part des manifestants (ici, lutte contre le non respect des droits de l'homme).
- Application moderne et nouvelle des principes démocratiques (notion de société civile).

Ses buts :

- Responsabilisation, surveillance et demandes sociales concrètes des entreprises ou nations visées, ici la Chine.

Ses moyens :

- Acte de communication par essence le boycott à très bien su intégrer les formes modernes de communication et rallier les médias à sa cause,
- Aptitude sans égale à créer une mobilisation de masse par divers moyens (pouvoir émotionnel, facilité d'adhésion, etc.),
- Parfaite maîtrise du temps (un boycott dure facilement plusieurs années),
- Effets psychologiques bien orchestrés (la simple menace d'un boycott peut déjà garantir certains résultats).

Ses spécificité :

- Action collective de comportements individuels
- Dimension idéologique de l'acte (engagement sincère des boycotteurs pour une cause, ici l'indépendence de Tibet)
- D'abord un acte de communication sachant très bien utiliser le pouvoir des médias
- S'attaque exclusivement aux leaders, à la fois fois pour attirer les médias, et pour des raisons psychologiques (s'attaquer à Goliath plutôt qu'à David passe mieux à la télé…),
- Demande de résultats immédiats et concrets (arrêt d'un produit, opposition d'implantation…),
- Refus de participer à une manifestation internationale très importante pour le pays politiquement et économiquement (ici boycott des jeux olympiques)
- Acte typique d'une société avancée de consommation (l'acte fondamental porte sur la non consommation de produits).